'' Le bonheur n'est pas une destination, mais une façon de voyager. ''

- Catherine et Roger -


dimanche 19 juin 2011

Le coeur de l'Australie

Alice Springs / Australie

Re-bonjour,
Voici la suite de notre périple en voiture dans l'outback australien, plus particulièrement dans le centre rouge en territoire aborigène.

La lumière du soleil embellie les paysages du centre de l'Australie. C'est vraiment magnifique !


Nous avons été impressionnés par la beauté du désert. En ce moment, il est très vert et très coloré. La flore est plus riche que d'habitude en raison des pluies des derniers mois, ce qui est exceptionnel selon les locaux. Le centre de l'Australie était en Dry Out (encore du jargon australien) depuis 15 ans. Un fermier du coin a observé la présence de certaines plantes qu'il n'avait pas vue depuis 1974!



Voici la fleur emblématique du coin, très particulier.

Nous connaissons de très belles journées ensoleillées, mais détrompez-vous, dans l'outback il ne fait pas toujours chaud. En ce moment comme c'est l'hiver, le jour il fait entre 15 et 20 degrés... par contre, la nuit, brrrr... ça descend drastiquement sous zéro.

On aurait eu besoin d'un grattoir à quelques reprises le matin pour le pare-brise de la voiture.


La tente est souvent gelée le matin à cause de la condensation. Par contre, le soleil arrive vite et nous réchauffe de ses doux rayons. C'est très agréable comme période pour visiter le désert. O.k. pas toujours toujours amusant le soir et tôt le matin.... !

Comme c'est une région très isolée et que les distances sont énormes entre les villes, tout est rare et cher.

Voilà les prix de la bière dans le désert...(avec la conversion, c'est encore plus cher en dollars canadien!!)


Dans le centre de l'Australie il y a bien sûr le rocher Uluru qui est très populaire, mais aussi son voisin à environ 50 km à l'ouest, soit les monts Olgas. Une randonnée s'est imposée et nous a permis d'apprécier encore plus l'endroit.


Couché de soleil sur les monts Olgas.

Le lendemain, la journée complète a été consacrée à Uluru (Ayers Rock), littéralement du levée du soleil au couché. Il est commun d'assister aux premières et dernières lueurs du jour de ce rocher, car il devient plus rouge.

Voici Uluru le jour.

Voici Uluru au couché de soleil.

Uluru est un symbole très important de l'Australie et est devenu un lieu touristique très fréquenté. Par contre, avant tout, ce rocher était le lieu de vie de plusieurs communautés aborigènes. L'arrivée des blancs et du tourisme a bouleversé l'écosystème et le mode de vie des natifs (1950). Les aborigènes ont dû quitter l'endroit n'étant plus capable d'y vivre, c'est-à-dire qu'ils n'arrivaient plus à chasser ni à cueillir suffisamment de nourriture. Le site demeure sacré pour eux puisque c'est la terre de leurs ancêtres et que sur la roche d'Uluru est inscrite toute leur histoire. Une activité touristique très populaire consiste à grimper le rocher. Les autorités locaux ainsi que tous les aborigènes suggèrent de ne pas faire cette ascension par respect.

Sur la photo, on voit des gens monter au sommet. Ils n'empêchent pas l'ascension, mais conseillent fortement de ne pas grimper sur le rocher Uluru. C'est beaucoup plus qu'une histoire de roche sacrée. Ce rocher est en fait un capteur d'eau incroyable. Qui dit eau, dit vie (végétale et animale), donc nourriture. La grande présence des touristes sur le rocher contamine alors l'eau et l'impact est immédiat. C'est pourquoi nous avons choisi de ne pas grimper Uluru, mais nous avons vu une centaine de gens le faire. Les tours organisées ont même souvent cette activité inclue dans leur programmation. C'est dommage! Le lobby du tourisme est trop fort. Pourtant, au sommet, il n'y a rien à voir, c'est le désert tout autour. Il y a tant d'autres choses à découvrir autour de cette roche, notamment ce qu'elle représente pour les aborigènes.


Dans cette optique, nous avons fait une balade guidée avec des guides aborigènes. Wow. Très intéressant. Sur la photo nous voyons celui qui a servi d'interprète, car le guide principal était un aborigène natif âgé de 78ans qui ne parlait pas anglais. Ce dernier a vécu jusqu'à l'âge de son adolescence autour d'Uluru de façon traditionnelle (voir quasi-préhistorique, je vous le jure). C'est troublant de voir comment leur vie a chamboulé du tout au tout avec l'arrivé des blancs. Nous comprenons maintenant davantage la situation aborigène et aussi pourquoi de nos jours, ces gens semblent complètement inadaptés (énorme pauvreté, alcoolisme et tralala...) Cela nous a fait réfléchir sur le sort de nos propres amérindiens au Canada.

Nous avons aussi fait la randonnée qui fait une boucle autour d'Uluru. Cela nous a permis de voir des facettes peu connues du rocher.



C'est fou comment que du poil ça rapproche. J'ai trouvé mon frère de barbe lors du couché de soleil à Uluru. Un gars du B.C. en plus. Par la suite, nous avons partagé 2 journées avec eux (Peter et Sarah).

Après Uluru et son aspect un peu trop touristique, nous nous sommes dirigés plus au nord vers le Kings Canyon. Tout aussi impressionnant sinon plus que la roche mythique.


Le Kings Canyon.


Le pigeon punk du désert ou plutôt, le Spinifex Pigeon.


On s'est encore fait gâté, cette fois, c'était une grosse soupe aux patates !! Wammi!


Voici nos nouveaux ennemis du désert, les souris. Ils sont partout! Avec toute la pluie que l'Australie a reçu depuis 1 an, elle est maintenant prise avec une épidémie de ces petits rongeurs. Ils se sont reproduits à une vitesse incroyable. C'est surtout le soir qu'ils nous rendent visite. soit dans nos sacs de bouffe ou ils s'amusent à grimper sur la tente. Du plaisir pour toute la famille.

Nous avons terminé notre road trip par la Merenie Loop pour se rendre dans les West Macdonnell Ranges. Il nous a fallu acheter un permis pour passer en ces terres aborigènes.
C'était bien tranquille sur la route...

Mais, talalam... en plein milieu de la route, on a rencontré une nouvelle bestiole. Après avoir cherché, nous croyons que cela peut être le Mulga Snake. Oui il est venimeux, oui on avait la chienne.

Paysage des West Macdonald Ranges.

Publicité de 1979 pour Toyota. C'est la van de nos amis canadiens. Nous avons passé une belle soirée à jaser autour du feu.

Souper copieux dans un bon resto de Alice Springs avec Peter et Sarah.

Voici notre maisonnette pour notre séjour à Alice Springs, vraiment chouette! Nous nous préparons à la suite qui sera bien spéciale, car nous pédalerons dans le désert jusqu'au nord à Darwin.

Voici nos réserves de nourriture pour les 10 prochains jours... ça va être lourd.

-------
Vélo à Roger : "Psst, y parait que c'est demain qu'on part rouler dans le désert"

Vélo à Cath : "Oui je sais. Qu'est-ce qu'il y a, tu sembles tout bizarre."

Vélo à Roger : "Y parait que dans le désert, il y a des gros serpents dangereux. Ils ont l'habitude de se cacher dans les buissons et hop, au moment opportun, ils surgissent et mordent dans les pneus en injectant leur venin dans les chambres à air."

Vélo à Cath: "Relaxe, les serpents sont moins actifs à ce temps-ci de l'année, ce qu'ils ont surtout besoin, c'est du soleil et non d'une chambre à air."

Vélo à Roger: "O.k., va pour les serpents. L'eau alors, qu'est-ce que tu en fais, il n'y a pas vraiment d'eau là où on s'en va!"

Vélo à Cath: "Ben mon pit, j'espère que tu es en forme car nos maîtres ont prévu le coup et ils mettront plus de volume d'eau sur notre dos. Et les points d'eau ne sont pas si éloignés."

Vélo à Roger: "Ouin, o.k., bonne nuit alors, je crois qu'on a besoin de sommeil."

Vélo à Cath: "Bonne nuit."

--------

La dernière partie est très excitante. Nous avons bien hâte! En même temps, on est déjà nostalgique, car la fin approche.
On essaie de savourer chaque instant.

À bientôt,
Catherine et Roger xxx

vendredi 17 juin 2011

L'outback

Alice Springs / Australie

Bien le bonjour!

Juste en passant, c'est vraiment une erreur et non une blague au sujet de notre date de retour. Nous revenons bien le 16 juillet 2011.

Après avoir goûté à la côte est australienne avec ses grosses villes modernes, la pluie et la culture du surf, notre 4e road trip et non le moindre, nous a amené dans un tout autre monde, celui de l'outback. Nous avons mis le cap vers le nord en traversant le centre désertique de l'Australie, là où la terre est rouge, la vie poussiéreuse et le soleil presque toujours présent! Wow, quelle belle découverte!

Voici l'engin qui nous a mené sur quasi 3 000km en 11 jours, une belle Toyota corolla qui n'a pas beaucoup de vécu...euh...qui n'avait pas beaucoup de vécu devrais-je dire... Pauvre petite auto, nous lui avons donné la vie dure... nous avons décidé de sortir des sentiers battus et d'aller se promener sur les routes généralement exclusives au 4X4...


Première destination, les Flinders Ranges. On en a profité pour faire de la randonnée.



Lors de l'une des promenades que nous avons faites, nous avons pu observer des peintures aborigènes sur les parois de gros rochers. Ces dessins étaient utilisés un peu comme des cartes routières de la région., c'est-à-dire où se trouve les points d'eau, la nourriture, les bons territoires de chasse, etc.

En voiture ou à pied, nous avons continué à faire de nouvelles rencontres.

Nos première rencontres avec des émeus sauvages. On était vraiment ému, haha!!

Une nouvelle espèce de kangourou pour nous, le yellow tail. Il parait qu'on peu aussi l'observer à la S.A.Q.

Un wallaby et son petit (ou son joey comme disent les australiens). Le wallaby est plus petit qu'un kangourou.

Nous avons fait l'agréable rencontre dans les Flinders Ranges de Daniella et de Mauricio, un joyeux couple d'Italie. Nous avons passé 2 jours avec eux à camper dans des endroits inédits et bien sûr gratuits.

Nous avons aussi eu droit à un excellent risotto purement italien, de bon vin , d'un feu de camp et de petites souris effrontées.




Petite traverse d'une crique inondée sur la route en suivant nos nouveaux amis. On a compris pourquoi la route était pour 4X4 seulement... oups!



Après une autre bonne journée de rando, pourquoi ne pas se gâter un peu et déguster des plats locaux dans un pub du coin.

En entrée : viandes froides de kangourou et de chameau, terrine d'émeu, fromage de chèvre et légumes variés du bush. Miam!


Puis comme plat de résistance : de la saucisse de chameau, du steak de kangourou et un filet d'émeu. Sans oublier le gravy et les patates. Nos papilles se sont payées tout un party.




Avec notre bagnole 2011 qui n'affichait que 15 000km au compteur, nous avons décidé de partir à l'aventure ; pourquoi ne pas la sortir de la grand route pour lui faire voir un peu de pays. C'est ainsi que nous avons décidé d'emprunter la Oodnadatta track, route plus ou moins conçue pour des petites autos comme la nôtre. Nous avons fait plus de 500km sur une route de terre et de gravelle avec une vitesse moyenne entre 30 et 70 km/h. On était pas pressé.

Longue route typique de l'outback où il y a rien, absolument rien pendant un méchant bout.... Toutefois, nous avons trouvé cette portion vraiment intéressante. Étonnamment, nous n'avons pas eu l'impression que la route était ennuyante ni même monotone. La 20 entre Montréal et Québec c'est bien pire. Cet itinéraire nous a permis de traverser divers décors aux couleurs surprenantes.

Un désert blanc. Nous croyons que c'est du calcaire ou du sel ?

Un désert surtout rouge.

Wow! La terre rouge, un ciel bleu azur. Quelle belle expérience de vivre l'immensité aride de l'outback australien.

Petit oasis à l'horizon, et ce n'est pas un mirage!

Nous avons croisé plusieurs voitures abandonnées sur le bord de la route. Une preuve peut-être qu'à l'époque, la traversée du centre de l'Australie pouvait être plus difficile...et qu'une remorqueuse n'était pas une option.

Dans cet univers désertique, la vie est rare de même que l'essence. Perdus entre des routes de terre et seuls à la ronde pour des centaines de kilomètre, nous sommes arrivés à William Creek. Nous n'avions pas le choix, il fallait renflouer notre réserve d'essence même si cette denrée rare se vendait à 2,35$ le litre. Aouch! William Creek est constitué de 10 habitants. On dit que c'est le hameau (un pub et une station service) le plus petit d'Australie. Nous pensions dormir là, mais comme ça nous coûtait 25$ pour planter la tente dans le sable avec aucun service (tout y est vraiment cher), nous avons décidé de continuer notre route et de trouver un trou plus loin.

Voici le trou.... vraiment pas mal! Vraiment merveilleux même. Nous étions seuls dans cette étendue. C'est vraiment une étrange sensation d'entendre aucun bruit, aucun véhicule, aucun crépitement de vent dans les arbres, aucun oiseau ou insecte, aucun signe de vie quoi. C'est comme le néant. Jamais nous n'avions eu cette expérience auparavant. Ce qui est bien dans tout ça, ce n'est pas une chose que tu peux te payer dans un tour organisé, c'est de l'improvisation et c'est ce rend la chose encore plus magique.

Nous sommes finalement revenus à un semblant de civilisation à Coober Pedy, une ville minière poussiéreuse qui attire depuis les années 1920 des chercheurs d'opale. Cette "ville" semble avoir été déjà très prospère, mais de nos jours, elle semble laissée à l'abandon, disons qu'il manque d'esthétisme.



Comme ma blonde dit:" Ça parait que c'est une ville de gars, c'est le bordel partout". Bon o.k., c'est vrai que la ville est composée de ferrailles, de camions et de poussière, mais c'est ce qui fait son charme.

À Coober Pedy, il est coutume de vivre sous terre. En fait, les gens construisent leur maison dans les trous laissés par la recherche d'opale. Il parait que c'est plus frais durant le jour et plus chaud durant la nuit. Hé oui, les nuits sont encore très fraîches dans ce coin de pays. Nous avons expérimenté ça, car il était possible au camping où nous étions de planter la tente .... sous terre. Pourquoi pas?

Dormir 20 pieds sous terre nous a procuré une nuit plus chaude d'au moins 10 degrés. Un luxe qu'on a pas eu depuis longtemps. Une révélation divine pour Catherine.

En quittant cette ville, nous avons encore pris une route de garnotte, ça l'air qu'on était pas encore tanné....



Clôture anti-dingo longue de 5 300 kilomètres entourant entre autre Coober Pedy. Elle servait spécialement jadis pour protéger le pâturage. Frost serait contant d'avoir le contrat.


De retour sur la route principale la Stuart Hwy, nous avons avalé les kilomètres, wow après toutes ces routes de terre à 40km/h, nous roulions enfin à 100km/h. Nous avons donc rejoint rapidement le coeur de l'Australie vers la mythique roche de Uluru. Le récit sera dans un prochain blog. Nous avons décidé de couper le blog en deux, car nous avions trop de stock.


À force d'être assis en auto, on se ramolli ....

On vous embrasse et la suite de notre périple en voiture suivra sous peu.

Catherine et Roger
xxx

p.s.: Bonne fin d'année scolaire pour nos amis enseignants et surtout, bonnes vacances!!!